Spleen

La tempête

Les lames aiguisées et tranchantes de mes pensées dansent et m’assaillent, lacérant maladroitement ma chair et mutilant en silence les profondeurs de mon âme. Amputée de la dernière lueur d’espoir, je m’abandonne toute entière au chagrin, car une fois encore, la vacuité de l’existence a pris le dessus. Sombre comme un ciel d’orage, mon esprit embrumé a cessé la lutte : dans la noirceur des ténèbres, des larmes écarlates et poisseuses roulent sur mon cœur meurtri. J’écarte les bras et te serre contre moi avec la tendresse d’une mère et je t’accepte enfin, oh désespoir. Je t’accueille tout entier. Emporte-moi au loin, réduit mes os en poussières et libère moi dans le vent, pour que ne subsiste après moi qu’une éblouissante et meurtrière tempête de sable blanc.