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Haïku
Une lune d’encre
Silencieusement fuit
Le coeur de la nuit -
Enclume
Le reflux de mes larmes,
Qui reflète ici-bas,
Le chaos et le drame,
De mon cœur lourd et las.
*
Sur ma tête une enclume,
Abandonnée gît là.
Recouverte d’écume,
Rongé de cancrelats.
*
Le poids de mon chagrin,
Terriblement écrase,
L’espoir du lendemain,
Qui brusquement s’embrase.
*
Du poison noir suppure,
Hors de la plaie béante.
Souillant mon âme pure,
Perdue dans la tourmente.
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Réminiscence
De nos cœurs qui convolent,
Paisiblement s’envolent,
Brûlants chardons ardents
et coutelas tranchants.
*
Ce souvenir tenace,
Qui jamais ne s’efface.
Réminiscence aiguë,
D’une étreinte ténue.
*
Ton corps nu alangui,
Fantôme de mes nuits.
S’immisce avec délice,
Dans mes terribles vices.
*
Transpercée de douleur,
De silence et de peur.
Je suis ensorcelée,
A jamais capturée.
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Euterpe
Pianoter sur ton cœur,
Des notes de bonheur.
*
Aux accords discordants
De tes sanglots d’antan,
Se mêlent instamment,
Les rires du présent.
*
Trop longtemps assoupie,
Belle Euterpe endormie.
Ravivée d’un soupir,
Tu trembles de désir.
*
Au calme de la nuit,
A tout jamais unies.